Dan son numéro 129 de janvier 2021 « DECOUVERTES SUR LES SECTES ET RELIGIONS », l’association GEMPPI a publié le témoignage d’une ancienne évangélique pentecôtiste.
Son témoignage est très intéressant et ce qu’elle a vécu, est vécu par biens des femmes dans les églises évangéliques pentecôtistes les vrais et les fausses.
J’y ai moi-même croisé bien des femmes d’origine africaine en difficulté, perdu, à la recherche de Dieu, d’une paix intérieur.
Un extrait, mais il est nécessaire de lire l’ensemble de l’article
« Dans l’église, il y avait toutes sortes de familles : celles qui comme nous, étaient en situation difficile et pour les autres, c’était le schéma classique de la famille. J’ai très vite ressenti le clivage, notamment à travers la pitié des autres membres. Ça accentuait bien notre condition de précarité et j’en avais honte, surtout lorsqu’on priait devant toute l’assemblée pour nos problèmes financiers, pour le « non-divorce » de mes parents, etc. Bien souvent, j’ai remarqué que l’église connaissait tous les problèmes des personnes fragiles, plus faibles, tandis que nous, ne connaissions quasiment rien de ceux qui étaient au sein de l’élite. Car oui, il y avait une élite: inaccessible pour nous autres, les pauvres. Les clans se formaient aussi bien parmi les adultes que parmi les plus jeunes. Et si on se plaignait de ça, on nous faisait bien comprendre que c’était de notre faute, car « on ne voulait pas s’intégrer ». Cette phrase, je l’ai entendue des centaines de fois. Mais les phrases culpabilisatrices, cela ne manquait pas dans l’église : « tu as un dysfonctionnement spirituel » « tu ne lis pas assez ta bible » « ça ne marche pas comme ça avec le Seigneur ».
Dans le milieu pentecôtiste, s’il y a bien un objectif à atteindre, c’est le «baptême du Saint-Esprit», qui en gros consiste à singer littéralement un passage du Nouveau testament «Comme Pierre prononçait encore ces mots, le Saint Esprit descendit surtous ceux qui écoutaient la parole. Tous les fidèles circoncis qui étaient venus avec Pierre furent étonnés de ce que le don du Saint Esprit était aussi répandu sur les païens. Car ils les entendaient parler en langues et glorifier Dieu.» (Actes 10: 44-46)
D’un côté, il y a ceux qui y ont accès, qui «parlent en langues», donc plus « proches du Seigneur », plus saints, presque parfaits… puis les autres. Alors on prie, on cherche d’où vient le blocage, (un péché non avoué ?), on t’impose les mains lors de l’appel de la prière devant les anciens, on s’acharne là-dessus jusqu’au déclenchement éventuel d’un effet placebo.Et finalement, on vit en permanence avec l’idée qu’on n’est pas à la hauteur, on se remet en question, on rentre le dimanche chez soi le cœur lourd parce qu’on n’a pas de « dons ».
J’ai connu moi-même cette période d’incompréhension, de frustration surtout après que mon épouse est commencée à parler à langue. J’étais le mauvais chrétien et elle le modèle à suivre ….
« Et si le Seigneur m’aimait moins que les autres ?» Ce milieu n’aide pas à avoir une bonne estime de soi. Le moindre faux pas et c’est le risque de tomber dans le péché. Les «gens du monde» (non évangéliques), il ne faut surtout pas être comme eux car ils ne connaissent pas « la vérité » et sont aveuglés par les choses de ce monde.
Voilà un échantillon d’idées qui nous sont inculquées dès le plus jeune âge. De mon côté, je n’ai jamais pu m’empêcher de fréquenter mes amis non chrétiens. C’est ce qui m’a permis de garder un brin de lucidité pendant toutes ces années de formatage spirituel.
Peut-être vous demandez-vous comment j’en suis sortie ?
Ce qu’il faut d’abord savoir, c’est qu’on nous enseigne que si on quitte l’église locale, alors on prendra le risque de se faire dévorer par le diable, et bien évidemment, de perdre le salut de notre âme, un concept extrait encore littéralement du Nouveau Testament: «le Diable rôde comme un lion rugissant cherchant qui il dévorera»(I Pierre 5.8) » »
Témoignage poignant à lire, qui est bien réel …
Elle conclue : « Ces personnes se prennent pour des psychologues, des juges, des médiateurs, en se servant du nom de Jésus ou de la Bible pour justifier leurs décisions. Imaginez, on considère Dieu et Jésus comme les piliers de nos vies, et ce sont de ces noms-là que l’église se sert pour vous évincer. L’amour inconditionnel est souvent prêché, cependant, je n’ai jamais ressenti autant de haine envers quelqu’un qu’à travers les actes de ces chrétiens. »
Lire l’article